Qualifiée d’algue miracle ou encore de superaliment, la spiruline attise les intérêts mondiaux. Certains sont convaincus qu’elle possède véritablement de multiples bienfaits alors que d’autres se mettent en garde face aux risques potentiellement causés par son utilisation. La vérité se trouve souvent entre les deux extrêmes. Réponse à vos questions.
La spiruline, qu’est-ce que c’est ?
Bien que couramment catégorisée comme étant une algue bleue, la spiruline se classifie scientifiquement en tant que cyanobactérie. Elle se développe naturellement dans les eaux douces alcalines, c’est-à-dire ayant un pH compris entre 8 et 11,5. Préférant les plans d’eau chauds riches en carbonates et en nitrates, cette algue croît à leur surface grâce à la lumière du soleil.
La forme spiralée de ses filaments lui vaudra son nom vernaculaire français même si elle est présente à l’état naturel dans divers pays de l’Afrique, de l’Amérique latine et de l’Asie du Sud. Généralement utilisée à des fins alimentaires, elle possède diverses qualités nutritives qui fascinent et suscitent l’attention du public.
La littérature scientifique décrit de long en large la composition de la spiruline. En premier lieu, elle contient 60 à 70 % de protéines végétales, dont une forte teneur en acides aminés contribuant à la fabrication des anticorps. Ensuite, sa teneur en glucides peut varier entre 14 et 19 % de sa masse sèche, dont le saccharose qui constitue le composant principal du sucre.
On observe également différentes sortes de vitamines notamment la B12 essentielle au fonctionnement cérébral ou encore la vitamine E qui aide au maintien de la santé du système immunitaire. Au sujet des minéraux, la spiruline peut en contenir, mais leur proportion varie selon divers paramètres comme la zone de collecte ou le mode de production.
Mode de production et consommation
Puisqu’elle se développe à l’état sauvage dans son environnement naturel, la spiruline se récolte et se cultive d’abord de manière traditionnelle. Toutefois, vers les années 1980, des installations industrielles visant une émission massive voient le jour un peu partout sur le globe. Les chiffres sont énormes : plus de 60000 tonnes pour la Chine et 6000 tonnes au Chili selon un rapport de la FAO sorti en 2010. Quant à l’activité française, elle s’élève à 30 tonnes par an.
Originaire de pays chauds comme le Mexique, ce produit comestible s’ingurgite de façon variée. La documentation concernant les modes d’ingestion fournit des informations sur les différentes méthodes adoptées. Pour le Tchad, la consommation traditionnelle l’utilise comme sauce pour accompagner le millet, à raison de 6 repas par jour avec 9 à 13 g par prise. Cependant, l’administration de suppléments de spiruline dans le traitement de la malnutrition préconise 5 à 10 g par jour. En revanche en France, considérée comme une denrée alimentaire, elle est commercialisée sous forme de poudre ou de comprimés en guise de complément.
Risques de contamination
Dans cet ordre d’idées, la qualité de la production et le mode de consommation ainsi que les procédures d’approvisionnement peuvent être source de dangers à défaut d’un contrôle rigoureux. En effet, des traces de métaux lourds, comme le plomb et le mercure ainsi que certains résidus toxiques, dont l’arsenic, ont été relevées par l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES).
La publication d’un avis relatif aux périls liés à la prise de compléments alimentaires intégrant de la spiruline sonne l’alerte au sujet d’éventuels risques sur le bien-être de l’homme. En raison des modes de récolte des spirulines sauvages, les mélangeant à des boues de berges, une quantité élevée en arsenic et en plomb a été mise en évidence au sein d’un échantillon prélevé au Tchad.
De même, certaines productions déjà commercialisées à Cuba présentent également une forte proportion de plomb, probablement due à une contamination du site de culture. En ce qui touche à la spiruline industrielle, les règlements européens fixent les teneurs limites pour les compléments alimentaires vendus dans le territoire. Cependant, certaines études montrent un irrespect de ces lois.
Effets indésirables
L’avis publié par l’ANSES affiche 10 déclarations qui ont fait l’objet d’une étude de leur vraisemblance bien que l’organisation ait reçu près de 49 plaintes relatives à l’ingestion de compléments alimentaires composés de spiruline. La liste des effets indésirables comprend entre autres des crampes d’estomac, des nausées, des vomissements et enfin des douleurs musculaires. Notons que ces symptômes se montrent de manière différente chez les sujets ayant laissé leur déposition.
Ceux-ci présentent effectivement diverses caractéristiques pouvant influencer la manifestation des symptômes comme le sexe, l’âge, mais également l’espèce de spiruline consommée. D’autres cas de constatation d’effets négatifs recensés à l’étranger corroborent l’hypothèse de l’apparition de risques sanitaires liés à la prise de compléments alimentaires formés avec de la spiruline.
Plus de peur que de mal
Sur les 49 déclarations reçues par l’ANSES, rien qu’une dizaine a été soumise à l’analyse d’imputabilité. Par ailleurs, parmi ces 10 plaintes retenues, seules quatre ont été jugées vraisemblables. Pour le reste, la plausibilité de certains griefs sera qualifiée de douteuse. De plus, la sévérité du tableau clinique n’apparaît pas aussi alarmante que l’on veuille le faire croire.
Pour ce qui est des avantages offerts par l’adoption de la spiruline, il en existe à foison : apport nutritionnel considérable grâce à sa composition riche en protéine et en vitamines, efficacité prouvée concernant ses propriétés anticholestérol, vertu énergisante ainsi que d’autres bienfaits insoupçonnés.
Même si l’utilisation régulière de spiruline à faible dose ne paraît pas engendrer de danger sanitaire, la recommandation de l’Agence n’est pas à prendre à la légère, car un accident peut vite arriver. Elle conseille principalement de prioriser les lieux d’écoulement bénéficiant d’un contrôle strict effectué par les pouvoirs publics.
Évidemment, certaines populations à risque doivent se prémunir contre les effets secondaires de la consommation de produits nutritifs à base de spiruline. Pour ne citer que les femmes enceintes, les personnes atteintes de la maladie rare appelée phénylcétonurie ainsi que les individus pouvant présenter des intolérances. Par conséquent, la cure convient donc a priori à tout le monde du moment que l’on fasse attention.
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